Édition du mardi 29 novembre 2005
Londres souhaite réduire les fonds structurels pour régler la crise budgétaire européenne
La Grande-Bretagne, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, envisagerait de tailler dans les fonds structurels pour tenter de sortir de l'impasse sur les financements futurs, ont laissé entendre lundi les services du Premier ministre Tony Blair.
Le Luxembourg, qui occupait la présidence tournante de l'UE avant Londres, avait présenté un projet de budget de 871 milliards d'euros, soit 1,06% du PIB des Vingt-cinq. Selon un diplomate européen, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, Londres, pressé d'obtenir un accord au prochain conseil européen, le dernier de sa présidence, envisagerait de le ramener à 1,03%.
L'une des pistes envisagées par Londres serait donc de couper dans les différents fonds structurels de développement - soit les enveloppes destinées aux plus pauvres des Vingt-cinq, ceux dont le PIB n'atteint pas 90% de la moyenne européenne. Tout en leur garantissant par ailleurs un accès facilité aux fonds structurels qui leur sont attribués.
Cette proposition esquissée risque pourtant de mécontenter les derniers accédants: Varsovie et Prague ont déjà fait savoir qu'elles s'opposeraient à toute réduction des fonds structurels. «Nous insistons sur le fait que le niveau proposé par le Luxembourg devrait être maintenu, parce que pour la Pologne et tous les nouveaux pays de l'UE, ce sont des moyens essentiels pour de vastes réformes économiques», a déclaré le Premier ministre polonais Kazimierz Marcinkiewicz, cité par l'agence PAP en marge du sommet Euro-Med de Barcelone.
Tony Blair, qui considère les nouveaux pays-membres comme ses alliés, car partageant sa vision plus atlantiste de l'Europe, devrait prendre soin de ne pas les fâcher. Pour tenter de les convaincre, il doit rencontrer jeudi à Tallin les dirigeants des trois pays baltes, avant Budapest où il retrouve ceux de Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie.
Cette solution de taper dans les fonds structurels permettrait de contourner les sujets qui fâchent et ont jusqu'ici fait capoter le débat sur les perspectives financières: le «chèque britannique» d'un côté (réduction négociée en 1984 par Londres et s'élevant à 4,6 milliards d'euros par an), et la politique agricole commune de l'autre.
Tony Blair utilise son «chèque» comme levier, se disant prêt à en réduire le montant, mais seulement en contrepartie d'un allègement de la PAC, ce que Paris refuse. Les subventions agricoles absorbent à l'heure actuelle 40% du budget de l'UE.c=http://www.updatead.com/
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